Petites, « grandes » confidences, de veille d'expo.
Cette période est toujours pour moi empreinte d'impatience, de peur et d'angoisse de pas être à la hauteur de la qualité artistique, que j'espère, l'on me prête.
Aussi, afin de conjurer le sort, j'aime me répandre en " confidences ", ce que je me permets de faire aujourd'hui, pour que vous me connaissiez un peu plus, en dehors de mes travaux, vous qui me faites le plaisir et l'honneur de vous attarder sur mon blog et je vous en remercie, les voici donc :
Je ne suis bien qu’à l’atelier, donc chez moi, puisque mon chevalet se trouve au milieu du salon, mon espace perso. 2 m2 délimité par un tapis sans valeur car risquant d’être tâché inévitablement, bien que je travaille très proprement, sauf sur ma personne, ma blouse Corot elle, peut en témoigner, je l’adore portant les stigmates divers : pas le temps de trouver un chiffon, c’est sur elle que je nettoie mon couteau vite fait, que j’essuie mes mains pleines de couleur etc… je la lave rarement, car, pour moi la peinture est la plus belle des taches (supposées).
De même, mon fond d’atelier : toiles vierges, peintes, tubes, couteaux et pinceaux, divers bidons : huiles, white, vernis de toutes sortes, bouquins, d’Art, autres… je lis beaucoup devant mon café du matin, dispersé dans toute les pièces, bref « je fous le bordel un peu partout » mon petit bordel à moi et, comme j’ai pour coutume de dire que ‘je vis dans mon usine’ « Léo Ferré disait : Moi, mon usine est dans ma tête » et bien je trouve mon usine drôlement chouette et entretenue.
J’ai eu des ateliers hors de mon habitation, je ne pouvais supporter, le soir venu, de m’éloigner de mon univers tant chéri, un déchirement quotidien.
Lorsque je considère ma toile finie et ce n’est pas la chose la plus aisée, après de nombreuses journées de labeur 8/10 heures de chevalet par jour, je ‘récupère’ mon intérieur délaissé pour Ma bonne cause.
J’aime sans plus faire le ménage et puis je l’avoue, être à l’aise dans mon désordre organisé. Mais il y a des limites….. Cet exercice à le don de me miner le moral, je commence à gamberger alors, vite, les couteaux ettttt ça va mieux !
Pour quelques heures, ensuite : l’angoisse du début, puis, au milieu du travail complètement paumée, fatiguée, limite ‘mal au cœur’ c’est une coutume chez moi, parfois quelques sanglots, le " saule pleureur " de mon enfance refait surface, c’est d’un nul….. peur de, je ne sais quoi ?
Lors d’une dégringolade mémorable une Amie très chère me dit « pleure, pleure, tu vas nous faire une toile magnifique », je l’adore, c’est exactement ce qu’il faut me dire.
Afin de me remotiver, j’implore mes anges parfois je les eng… mais, pas trop, juste un peu, pas folle la Reine, puis, tout doucement le calme revient, la méchante toile semble se métamorphoser telle un papillon, puis, après quelques retouches inévitables, j’évite les remords inutiles, je lui laisse la bride sur le cou, la livrant aux yeux des visiteurs, en souhaitant qu’elle plaise.
Certaines années plus que tristounettes, il m’arriva de gratter des toiles pour repeindre dessus afin d’assurer la prochaine expo, je ne m’en vantais pas ‘ la honte ’ beaucoup me croyant nantie, on a sa fierté, ainsi certains de mes admirateurs possèdent, sans le savoir, deux toiles en une, pas mal !
Ils le méritent bien car ils m’ont permis de pouvoir continuer ma route de peintre, et çààààààà c’est du bonheur…..
Allez Zou ! Galinette, tout va bien.
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